Au lycée Victor-Hugo, Poitiers, 1967-1968

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Des ami(e)s de jeunesse reviennent. Le site a favorisé ce retour. Alors, je leur envoie ce texte, écrit à une époque où s’est constituée une association d’anciens élèves. On demandait un témoignage, pour un Livre d’or. Voici ce que j’avais écrit, il y a quelques années.

J’ai été élève au lycée Victor Hugo entre 1966 et 1969. Avec une particularité : j’étais l’un des trois garçons dans ce lycée de filles, qui commençait à s’ouvrir à la mixité par l’enseignement du russe. Sur les deux photos de classe que j’ai retrouvées, je constate que les garçons n’étaient pas astreints à porter la blouse…

La première photo est celle de la classe de 1re A5 (1967-1968). Au dos, j’avais écrit les noms de toutes les élèves. Les voici, de haut en bas, et de gauche à droite :
Marie-Paule Géron, Danièle Gadeau, Josiane Bellaud, Jacqueline Faucherault, Lydia Havès, Gisèle Puisais, moi (bien entouré), Christine Paulini, Mireille Gaillard, Christiane Beyel, Marinette Marcireau, Anne Sithavaja, Monique Renaud. J’ai noté aussi que manquaient sur la photo, ce jour-là, Eve Boujac et Anne Rousseau.

A près de quarante ans de distance, ces noms ont conservé une musicalité particulière, même si j’aurais parfois du mal à associer à tel ou tel nom un caractère, une histoire, des sentiments.

La deuxième photo, prise devant l’arbre de la cour (existe-t-il toujours ?) date de l’année suivante, la classe de philo (A2A5) de l’année 1968-1969. Toujours de haut en bas, et de gauche à droite (certains prénoms manquent, je ne m’explique pas pourquoi) :
Monique Poupard, Anne Rousseau, encore moi, Philippe Beaulieu, Frédérique Gourdon, Rosemonde Gagneux, Brigitte Féty, Jouvanneau, Latu, Claudine Reillat, Elisabeth Pasquier, Mireille Bonnier, Claire Chevalier, Anne Mörch, Bernadette Paillat, Brigitte Renaud, Jacqueline Faucherault, Gisèle Puisais, Christine Paulini, Gaillard, Danielle Gadeau, Laurence Noël, Eve Boujac, Josiane Bellaud, Catherine Pascal, Françoise Métais, Jocelyne André (déléguée de la classe !), Catherine Lavergne, Brigitte Morillon, Marinette Marcireau, Marie-Annick Joyaux, Marie-Rose Nouaillaguet.

Un peu perdu au milieu de toutes ces filles, j’ai appris en leur compagnie quelque chose qui m’a beaucoup aidé dans ma vie personnelle et professionnelle : l’égalité absolue entre les sexes.

Les souvenirs les plus forts de ces années se rapportent au théâtre. Pendant l’année de seconde, notre petite troupe, dirigée par France Pesnot, avait monté Le Malade imaginaire (comme seul garçon, j’étais bien sûr Argan). La représentation aurait dû avoir lieu en mai 68, mais le spectacle s’était transporté dans la rue. L’année suivante, nous avons monté Electre de Giraudoux, avec une distribution masculine plus étoffée, recrutée parmi les élèves d’Henri IV. J’ai retrouvé quelques photos : pendant une répétition, pendant la représentation et le salut final. J’ai aussi conservé un programme, des articles de presse. Cette aventure collective (je jouais le rôle du mendiant, un rôle très long que j’avais passé l’année à apprendre, au lieu de préparer mon bac) nous a tous profondément marqués. Quand je regarde ces photos, je me dis que c’est là ce que nous avons eu de meilleur.

Photo de classe 1967

Photo de classe 1968