Ils ou elles ont dit

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Une amie d’enfance

Une amie d’enfance, retrouvée au moment de l’enterrement du père, en 1982, et depuis revue une fois, et faisant signe de loin en loin, m’écrit en post-scriptum :

« Je t’envoie aussi l’image matinale d’un Yvan, descendant seul la route de Mauroc, apparaissant dans la lumière fragile d’un réverbère incertain, puis disparaissant dans l’ombre feutrée d’une rue désertée par les voitures… avant que ne s’installent des dos d’ânes, des zébras, et que sais-je encore, destinés à freiner l’allure vrombissante des voitures et donc avant que ne change définitivement le profil de cette route. »

Une image qui s’efface, qui disparaît au moment qu’elle apparaît, qui n’existe presque pas au présent et plus du tout au passé, engloutie avec l’aspect même de la route.

Une amie bienveillante

Une amie bienveillante m’écrivit, sur la fin d’un gros chantier collectif (2008) auquel elle participait :

« J’espère que vous allez quand même prendre quelques jours de libres, et laisser un peu de côté tout ce travail qui vous donne satisfaction, mais qui vous tuera finalement. »

J’ai survécu.